Le judo

Ses valeurs

Le judo et ses valeurs

La légende dit que Jigorō Kanō découvrit les principes du Jūdō lors d’un hiver rigoureux en remarquant que les branches des cerisiers réagissaient différemment sous le poids de la neige abondante. Les plus grosses cassaient alors que les plus souples pliaient et se débarrassaient de « l’agresseur » avec souplesse. La voie de la souplesse était née.

Voici une définition que Jigorō Kanō donne du Jūdō dans le Volume II des Ecrits complets de Kanō (1915) :

«Le jūdō c’est la voie de l’utilisation la plus efficace de la force du corps et de l’esprit. L’entraînement au judo fortifie et cultive le corps et l’esprit par des exercices d’attaque et de défense ; c’est aussi acquérir la quintessence de cette voie. Et à partir de cela, le but ultime de l’entraînement au jūdō est de se réaliser soi-même et de contribuer au monde.»

On le traduit par voie, principe (dō) de la souplesse, de l’adaptation (jū). Plus simplement, le jūdō est un art martial (créé en 1882 par Jigorō Kanō) construit comme une méthode d’éducation contenant des projections ainsi que des contrôles au sol (immobilisations, étranglements et clés de coude).

Trois principes essentiels et indissociables, retenus par Jigoro Kano, guident la pratique du Judo.

  • Ju, l’adaptation

Le premier principe est celui de la souplesse, de la non résistance, de l’adaptation. Il est si étroitement lié à la discipline qu’il lui donne son nom : faire du Judo, c’est s’engager dans la voie (Do) de l’application du principe de l’adaptation (Ju). Il invite à s’élever dans la pratique au-delà de la seule opposition des forces musculaires, pour parvenir à une véritable maîtrise des lois subtiles du mouvement, du rythme, de l’équilibre, des forces. Ju est une attitude.

 

  • Seiryoku Zenyo, le meilleur emploi de l’énergie

Le second principe est la recherche du meilleur emploi possible des énergies physiques et mentales. Intégrant le premier principe et le dépassant, il invite à l’application de la solution la plus pertinente à tout problème : agir juste, au bon moment, avec un parfait contrôle de l’énergie employée, utiliser la force et les intentions du partenaire contre lui même…. Seiryoku Zenyo est un idéal.

 

  • Jita Yuwa Kyoei, la prospérité mutuelle par l’union des forces

Le troisième principe est l’entente harmonieuse, la prospérité mutuelle par l’union de sa propre force et de celle des autres. Découlant de l’application sincère des deux premiers principes, il suggère que la présence de partenaires et celle du groupe sont nécessaires et bénéfiques à la progression de chacun. En Judo, les progrès individuels passent par l’entraide et les concessions mutuelles. jita Yuwa Kyoei est une prise de conscience.

 

Explications du shin gi taï

 

Shin, Gi et Tai correspondent à trois éléments unis dans la pratique mais distincts dans la conceptualisation. Leur ordre de présentation ne présume en rien de leur priorité ou importance : les isoler permet avant tout l’analyse de leurs interdépendances. Ces trois éléments constituent le judoka.

Shin

Le Shin, l’esprit, est la valeur morale du judoka. Elle donne sens aux deux autres, les guide. C’est pour le judoka sa façon d’Être avec lui-même, les autres et le monde qui l’entoure. “Le caractère Shin, qui peut également se lire kokoro, est une représentation stylisée du coeur (l’organe) dont il a également le sens. Mais l’image véhiculée est celle du centre d’un système qui irrigue jusqu’au plus petit des vaisseaux sanguins, jusqu’à la moindre cellule puis qui recueille, retraite en retour pour à nouveau alimenter de « sang neuf » le système tout entier. De façon générale, il s’agit donc de ce qui se trouve au centre. Au centre de l’émotion, du mouvement, de la motivation, de l’intention et c’est pourquoi il possède également ces différents sens ainsi que celui de force spirituelle. Shin représente donc la dimension spirituelle.” 

Gi

Le Gi, la technique, est à associer non pas à la connaissance d’un panel plus ou moins fleuri de techniques mais davantage à son exécution. C’est la part artisanale que je judoka exprime dans son attitude et son rapport au travail. C’est sa façon d’agir et d’évoluer dans le monde. “Le caractère Gi signifie « main capable d’un travail aussi minutieux qu’une petite branche ». Il s’agit de la technique. Gi, lui, n’est ni la méthode, ni la « recette », mais la maîtrise de cette technique, par le travail, par la pratique. Il s’agit de l’habileté technique intériorisée. Ce même caractère peut également se lire « waza », que l’on retrouve notamment dans tokui-waza, le « spécial », ou plus exactement « la technique dont on a la connaissance la plus intime”.

Taï

Le Taï, le corps, est la valeur physique du judoka. Shin et Gi sont portés par la mise en jeu du corps, son expression. “Le caractère Tai signifie « les os correctement organisés ». Tai est le corps (Tai-otoshi), la dimension physique, le moteur du mouvement. Il est le moyen par lequel s’exprime le shin au travers de gi. Sa capacité de réponse à l’intention et d’adaptation à la situation dépendant du niveau de pratique. La répétition précise des mouvements, aussi bien des techniques que des habiletés techniques fondamentales sur de longues années permet d’entretenir et cultiver ce que l’on appelle « la mémoire du corps » ou karada no oboe (karada étant une autre lecture possible du caractère Tai).”

 

Citations tirées d’un article d’Yves Cadot, Judo Magazine 184, mars. 2000

 

Au Judo Club Coulommiers – Dojos Briards, nous proposons l’enseignement du judo pour différentes catégories d’âge et/ou de niveau. En fonction de ces caractéristiques, nous adaptons la pratique mais la finalité reste la même.

DOJOS BRIARDS